mardi 10 décembre 2013

FLAMINGO : LA BEAUTE INFINIMENT DOULOUREUSE DES CREATURES DE L’ENTRE-DEUX


Focus sur le travail d'Hector Olguin 

Texte écrit par Elisabeth Richard Berthail
à l'occasion de l’exposition « Flamingo »







Héctor Olguin crée et met en scène un ensemble de personnages excentriques, dont chacun est un morceau de lui-même, un fragment où divers aspects de sa personnalité coexistent. L’identité de l’artiste se déploie ainsi en une nuée de silhouettes incertaines et fébriles, opérant des traversées d’un sexe à l’autre, intégrant le masculin et le féminin, que ce soit sous la forme du travestissement ou de l’androgynie. 
Les images de la série Flamingo exhibent des éléments iconiques que l’on croit aisément saisissables. On y reconnaît des figures mythologiques : Pandore, éblouie par une lumière magique, qui vient d’ouvrir une boîte défendue. Des personnages de fables : Pinocchio, qui avec une songeuse insolence, agite un bouquet de branches mortes devant son visage à demi endormi.
Cependant, chacune de ces figures reste close sur son propre mystère, le regard absent. On retrouve dans leur brûlante immatérialité, l’envol et la légèreté d’un incendie intérieur, qui vient complexifier leur identité.
Cette ambiguïté est renforcée par le fait que les photographies d’Héctor Olguin ne donnent pas l’impression d’une parfaite évidence optique. Sur certains clichés, le corps du modèle n’émerge que difficilement de l’univers vibrant et coloré qui tangue autour de lui. Il devient un corps subtil, composé des liens étendus d’une figure avec son environnement de textures et de tissus chatoyants,  d’accessoires fantaisistes, issus d’un imaginaire grotesque. Chaque personnage se débat pour ne pas se dissoudre complétement dans ce réseau complexe d’impressions visuelles qui excitent le regard de l’observateur. Et l’image est ainsi brouillée par un panache de mouvements, tantôt excités et désordonnés, tantôt langoureux et dansés.
Les travaux précédents – Interzone, Ni pour ni contre, Le Poisson Doré – sont également marqués par la sensibilité au mouvement, qui sur chaque photographie, décompose le champ visuel en zones de ralenti et/ou d’accéléré, créant ainsiun effet hypnotique, une torsion dans l’image qui rend difficile la lecture immédiate de son contenu.

Flamingo décline une nouvelle série de personnages dont le corps grimace, se déforme et se distend - à l’image de la contorsionniste en pantalon rose, les jambes enlacées par deux fantômes. Les poses contraignantes dictées aux modèles nous laissent parfois imaginer qu’un serpent se pavane sur leur corps tordu.
Certaines postures ressemblent à un acte de contrition, ou aux gestes maniérés d’une cérémonie étrange : que font ces deux silhouettes qui dansent autour d’un bouquet de couteaux ? Dans cette mise en scène - plus acerbe - les corps parlent un langage violent de torsions, furieux, presque informe.
La série Flamingo multiplie les saynètes où les personnages semblent pris dans le faisceau de luttes invisibles, aussi violentes qu’elles sont silencieuses, et où s’installe le sentiment de la beauté et de la douleur réunis, participant d’un même dessein. 
D’autres figures, plus inquiétantes, nous donnent la sensation grandissante de voir la mort s’insinuer par allusions dans le rêve étrange qui nous est proposé : un squelette, l’adoratrice d’un démon à cornes, une coupeuse de têtes… La logique onirique qui régit l’ensemble de la série rappelle l’art divinatoire du tarot. Une voyante sans sein penchée sur son tirage achève de nous en convaincre : les personnages de la série Flamingo se situent au seuil d’un autre monde. Ils portent dans les gestes convulsifs qui agitent leurs bras et leurs mains, un univers de présages et d’évocations mystérieuses. La « chorégraphie visuelle » d’Héctor Olguin apparaît alors comme un état proche de la transe : un transport vers une jouissance mystique. Chaîne narrative sans ordre défini d’états d’âmes exaltés, ces images ont une capacité de pénétration esthétique : elles atteignent le cœur comme lieu d’épanouissement.  








samedi 7 décembre 2013

En ce moment à la galerie LA Joaillerie...

Pour le quatrième volet de l'exposition Le Divin (é)Moi, LA Joaillerie invite le photographe Héctor Olguin à exposer sa vision de "La Petite Mort".

Florilège en images.

























"La Petite Mort"
Exposition de photographies d'Héctor Olguin dans le cadre du cycle 
"Le Divin (é)Moi à la galerie LA Joaillerie par MAZLO.
Jusqu'au 28 décembre 2013.

31 rue Guénégaud
75006 Paris

+33 (0)1 53 10 86 04  
contact@la-joaillerie-par-mazlo.fr
M° Odéon, Mabillon, Pont Neuf.


www.la-joaillerie-par-mazlo.fr
www.hectorolguin.com